Une audition a été organisée par la commission des affaires juridiques du Parlement le mercredi 13 mai. La question importante qui a été posée était: « Que pense le secteur des jeux de hasard de l’interdiction de la publicité? » Il y avait plusieurs propositions législatives liées à la révision de la réglementation des jeux de hasard. Plusieurs membres veulent continuer à faire de la publicité pour que les joueurs soient mieux protégés et qu’ils ne soient pas tentés par les sites de jeux illégaux.
Le secteur des jeux de hasard en Belgique est réglementé par l’État. Ils dépendent du SPF Justice et ont une triple fonction: donner des conseils, délivrer des permis et effectuer des contrôles. Le président de la Commission des jeux de Hasard, Magali Clavie, cite un exemple italien où l’impact est très, très faible. Il n’y a que quelques joueurs qui se sont tournés vers des sites illégaux et le nombre de paris n’a pas diminué. Les opérateurs de jeux de hasard ont beaucoup de créativité pour contourner l’interdiction et utilisent principalement les réseaux sociaux pour cela. Il se concentre principalement sur la protection des consommateurs et considère que l’impact de la publicité est minime.
Le Groupe Ardent, acteur privé du secteur des jeux de hasard en Belgique (incluant Circus Casino, 777.be,…). En 2004, ils sont devenus propriétaires du Casino de Namur et du Casino de Spa avec le PDG Emmanuel Mewissen. Il souligne qu’il y a eu beaucoup de publicité ces dernières années, même trop de publicité. Selon lui, il n’y a pas eu de concertation entre les opérateurs. Il préconise une restriction de la publicité afin que l’on puisse agir de manière raisonnable et prudente. Si vous allez mettre en œuvre une interdiction, vous ne ferez que renforcer le secteur illégal, ce qui réduira la protection du joueur.
Bago, abréviation de Belgian Association of Gambling Operators, avec comme représentant Tanguy Laudelout, estime qu’il y a eu une offre disproportionnée et que celle-ci devrait être limitée. Bago est une association qui représente les intérêts de certains opérateurs de jeux d’argent privés en Belgique. Ils détiennent 60 à 70% du marché. La publicité est nécessaire pour que les joueurs soient guidés vers une offre légale, c’est pourquoi ils ne soutiennent pas l’interdiction totale de la publicité. S’il devait y avoir une interdiction totale, le marché illégal dépassera le marché légal d’ici cinq ans.
Et les groupes à risque?
Le groupe de presse IPM exprime également son avis. Ils sont éditeurs de La Libre, DH et Paris Match Belgique. Ils sont également actionnaires de RTL Belgium et de l’agence Belga. Ils sont également opérateurs du site de paris sportifs betFIRST.be. Le PDG, François le Hodey, souligne la nécessité d’une approche technologique adéquate et avancée des données disponibles des joueurs, tout en respectant leur vie privée. Cela est nécessaire pour atteindre efficacement les acteurs et les groupes à risque.
Si tel est le cas, les dépendances peuvent être évitées et traitées. Cela peut être fait en envoyant des messages de sensibilisation et éventuellement au préalable avec une interdiction de jouer. Il faut une politique efficace avec une approche commune pour fidéliser les acteurs du circuit juridique.
Divers intervenants ont opté pour la recherche scientifique pour avoir une meilleure vue d’ensemble. La directrice générale de la Loterie nationale, Jannie Haek, dit que nous connaissons déjà le comportement de jeu en ligne de plus de 600 000 joueurs en ligne. Comment un Belge moyen joue-t-il en ligne? Si nous pouvons faire ces analyses de jeu et également examiner le comportement des dépenses, nous pouvons obtenir des informations supplémentaires. Cette approche scientifique fait encore défaut aujourd’hui, car dans l’industrie du jeu, il y a accès à de nombreux serveurs et données, mais rien n’a encore été fait …
Ce point de vue est soutenu par beaucoup d’autres intervenants, ainsi que par la nécessité d’un régulateur fort, indépendant et mieux financé. Cela permettra de vérifier si les opérateurs ont les bons permis et ainsi de réduire les fournisseurs illégaux afin que les consommateurs soient protégés, car c’est de cela qu’il s’agit!